du Mont de l'Aigle

du Mont de l'Aigle Bulldog continental

Bulldog continental

Histoire de la création de la race

Avant d"aborder la création du Bulldog Continental, il me semble important de vous parler du Olde English Bulldogge sans qui rien n'aurait été possible. Tout commença en 1971 au USA ... mais plutôt que de dire des bétises, laissons la parole à M. David Leavitt, createur de la race :

"En 1971,  j’ai démarré mon projet de recréation du Bouledogue du 18ème siècle. J’étais déçu par le Bulldog Anglais à cause des problèmes de reproduction et de leurs troubles respiratoires. J’ai découvert qu’ils ne ressemblaient plus à leurs ancêtres, qui étaient plus sains et moins typés. J’ai constaté que les combats contre les taureaux et la chasse à l'ours étaient très répandus pendant des centaines d’années. L'extrême cruauté des animaux était inhérente au sport de la chasse. Cette cruauté était inacceptable pour moi, mais j'ai été fasciné par la grande ténacité et le courage de ces chiens. J’ai été aussi attiré par le Bulldog à cause de son apparence patibulaire. Je voulais un chien de protection moderne, qui semble vraiment impressionnant, capable de repousser un assaillant sans avoir à le mordre. C'est l’issue la plus désirable à une confrontation. Ne pouvant pas trouver de source fiable pour l’ancien bulldog du 18ème siécle je me suis lancé dans l’immense tâche de la re-création.

La recherche a été difficile pour établir un standard. Je me suis appuyé sur des statues de cette période,des peintures, des dessins et tous les vieux livres importants sur ce chien. J’ai constaté que les tailles des Bulldogs divergent dans le temps en fonction du rôle que toutes les vieilles races de travail, les Bulldogs n’ont pas été élevés sur un standard stricte. Leur corps, leur tête et leur tempérament, ont été façonnés par leur travail. Je ne voulais pas du tempérament du Bulldog original. Mes chiens doivent être très affectueux. Ils doivent avoir du courage et de la détermination, sans être agressifs.


J’ai constaté que je ne pouvais pas compter sur les futurs acheteurs pour obtenir une bonne canalisation de leurs chiens. Pour éviter tous désagréments, j’ai travaillé sur le côté amical du chien et si quelqu’un veut que son chien soit agressif, il devra le former pour. Je préfère enseigner à un chien amical à mordre, que l’inverse. J’ai utilisé une méthode d’élevage développée pour le bétail par l’Université d’État de l’Ohio. Vous commencez par 3 chiens sans rapport, deux mâles et une femelle. Des chiots femelles du premier croisement sont élevés sur le 2em mâle. A partir de là, les femelles sont couplées aux oncles de chaque génération. J’ai 2 sources différentes sans rapport l’une avec l’autre, donc à l’avenir l’apport de sang neuf sera possible. J’ai utilisé des races qui ont tous l’ancien type du Bouledogue dans leurs gênes (le Bulldog Anglais, le Bullmastiff, l'American Pittbull Terrier et le Bulldog Americain). Le processus pour obtenir des chiens correspondant aux descriptions de l’époque est en réalité rapide. En raison des races utilisées et d’une période de gestation courte des chiens, j’essaye de découvrir la génération suivante aussi rapidement que possible, d’y apporter un progrès génétique et obtenir des résultats cohérents. En 1995, j’étais déjà à la huitième et neuvième génération sur deux lignées.

Mes chiens peuvent maintenant respirer. Ils ne seront jamais comme certains chiens de chasse capables de courir des kilomètres pendant les heures les plus chaudes d’été, mais ils sont trois fois plus endurants que le Bulldog Anglais moderne. Les césariennes ne sont plus nécessaires pour les femelles ainsi que l’insémination artificielle; ils ont été remplacés par des saillies naturelles. La durée de vie est de plus de onze ans. Tous les sujets reproducteurs ont des radiographies de la hanche. Aucun chien avec de mauvaises hanches n’est reproductible. Je réalise maintenant mon objectif de produire un Bulldog en pleine santé et avec un tempérament pour servir ses maîtres et non l’inverse."

En 2005 naquit le Leavitt Bulldog, car monsieur Leavitt trouvait que sa création, le Olde English Bulldogge de 1971, n’était pas préservée comme il l’entendait. Les descendants de la race telle qu’en 1971 étaient devenus plus lourds et de nombreux éleveurs ne respectaient pas le standard original.

Les éleveurs qui travaillaient avec l’idée première de monsieur Leavitt furent invités à rejoindre la nouvelle Leavitt Bulldog Association. La LBA et ses membres sont décidés à maintenir et améliorer la santé, le tempérament et l’aptitude au travail de la race à travers un programme d’élevage sélectif. L’association offre un service de pédigrées et maintient le registre des chiens. Après son refus d’entrée à l’United Kennel Club, l’association a décidé de suivre son propre chemin, sans reconnaissance d’un club officiel. Cette indépendance permet aux membres de l’association de rester libres d’utiliser la retrempe lorsque c’est nécessaire, dans le but de maintenir une diversité génétique saine. Ce sont ces lignées qui furent utilisées par Madame Imelda Angehrn pour la création du Bulldog Continental.

Le Bulldog Continental : Tout a commencé en Suisse où Mme Imelda Angehrn, éleveuse de Bulldogs Anglais à la réputation qui n'est plus à faire a été tentée à l'origine par la retrempe avant de se tourner sur l'idée de la création d'une race comforme à ses souhaits.

Quels étaient-ils ? Un molosse de petit format, typé bulldog, mais capable d'être sportif et dénué des troubles de santé comme les mises bas dystocique ; se terme médical est utilisé afin de définir un accouchement difficile, voir avec des complications, en opposition à un accouchement eutocique, ce dernier se déroulant selon le processus physiologique normal, donc sans difficultés particulières. Pour ce faire, l'éleveuse a ouvert un livre sur lequel ont été inscrits des chiens séléctionés pour créer la race, essentiellement du Olde English Bulldogge, du Bulldog Anglais et une petite touche de Bullmastiff (ce qui n'est pas pour me déplaire).

Les décisions et les mesures pour la création de la nouvelle race ont été prises en accord avec la FCI. C'est sous le patronage de la Société Cynologique Suisse (SCS) que les croisements ont été effectués. La convention européenne sur l'élevage, la garde et la détention d'animaux de compagnie, ainsi que la loi suisse sur la protection des animaux (art. 10) furent déterminantees pour lancer une experimentation d'élevage. La SCS a autorisé ce programme sous la supervision de vétérinaires, et notamment du Pr Bernard Denis, zootechnicien reconnu et de M. Raymond Triquet spécialiste des standards.

La première portée de Bulldog Continental naîtra en 2001. Les premiers chiots portaient le nom de Pickwick Bulldogs Old Type. En 2004 le Bulldog Continental est reconnu par les instances suisses. Un standard ainsi qu'un réglement d'élevage furent pour cela développés. Le Continental Bulldog Club voit le jour le 5 décembre 2004. Imelda Angehrn aura créé huit lignées de sang différentes, le nombre recquis par la FCI pour l'enregistrement officiel d'une race, chaque lignée comportant au moins deux mâles et six femelles. D'une lignée à l'autre, il ne doit exister aucun chien en commun sur les trois premières générations. Ce livre a été refermé en 2012, au total cette procédure aura duré une quinzaine d'années et plus de mille chiens ont été enregistrés en Suisse.


Selon le professeur Bernard Denis, le Bulldog Continental aurait pu être reconnu en 2011, à la suite de la réunion commune de comission scientifique et de la comission des standards qui s'est tenue à Bruxelles au mois de février. Imelda Angehrn avait déposé un dossier remarquablement présenté et tout à fait conforme à ce qui était demandé par la FCI. "Elle avait scrupuleusement tenu compte de ce que Raymond Triquet et nous-mêmes, envoyés pour une mission d'expertise par la FCI, lui avions expliqué en 2005. Dans notre rapport, nous avions souligné la qualité de son travail et souhaité qu'il se poursuive, même s'il devait aboutir à la demande de reconnaissance d'une nouvelle race. La suite des évenements n'a pas été conforme à ce qui aurait dû se passer. Nous ne le rapporterons pas ici, nous contentant de signaler que de nouvelles mesures sont envisagées pour la reconnaissance de nouvelles races, visant à réduire leur nombre. Hors, ces mesures ne sont pas encore définies avec précision et il n'y avait de toute manière pas lieu de les imposer au Bulldog Continental, dont le dossier était parfaitement conforme à ce qui avait été demandé jusqu'alors. Ajoutons que, ayant considéré comme inadmissible la manière dont le dossier du Conti a été traité, nous avons démissionné de la comission scientifique, dont nous étions membres depuis 27 ans."

En juillet 2014 la France (SCC) reconnut la race et le premier inscrit au LOF fut une première : Pickwick Jeanne d'Arc (tout un symbole) à Mme Marie Claude Dauvois, éleveuse sous l'affixe De la Landerie. Puis l'Allemagne reconnut la race, par la suite la République Tchèque, la Suède, la Belgique, la Slovaquie, la Hongrie, la Pologne et l'Estonie firent de même.

Finalement, le 29 mars 2022, la FCI reconnut le Bulldog Continental comme race international.